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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 12:52

J'étais en apprentissage de: construction décors, machiniste, accessoiriste, ou électricien éclairagiste. Mon professeur était Louis GINHOUX Je me souviens de M. Paul-Louis Mignon qui enseignait l'histoire du théâtre, comme la plupart des élèves de notre section, je n’étais pas très assidus à ses cours, loin de là, nous nous arrangions toujours pour arriver en retard afin d’être exclus de la classe. Il en était de même pour les cours de Robert Manuel, je ne sais même plus de quoi il était question ! Le premier contact avec lui dans la classe m'a surpris il était arrivé en chapeau haut de forme et une cape : il était habillé à "la Mandrake"

Il y avait de l'équitation mais elle était réservée aux élève comédiens. J’ai fait un essai d'escrime avec Maître Gardère (pas Lagardère !) et je me suis vite rendu compte que non seulement cela était difficile, mais aussi épuisant ! Puis de la pagaie sur la Seine en plein hiver en short et maillot de corps, je ne me rappelle pas du nom du moniteur. A cette époque il y avait une charmante Directrice dont j'ai oublié le nom. J’ai suivi les cours du centre en1956 et une partie de 57 puis j'ai commencé à travailler en janvier 57.

Jean KNAUTH, élève machiniste et électricien

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 12:49

J’ai découvert la « Rue Blanche » par une chaude journée d’audition de juin 1981. Je me suis présenté dans la section Régie-administration, j’avais en poche un CAP d’électromécanicien, un début de BTS d’électronicien (que je n’ai pu mener à bout à cause d’un daltonisme qui me faisait faire trop d’erreurs de branchement électrique)…j’avais, de plus, un bac de comptable et une envie extravagante de devenir chanteur.

Alors pourquoi la « Rue Blanche » ? Grace à un « ancien » de l’Ensatt Patrick Lemaire qui 20 ans plus tôt avait intégré les cours de comédie dans la prestigieuse école de théâtre. Devenu mon professeur de français en terminal à l’école de Thionville il m’a assuré qu’en ayant des bases électriques et comptables, il me serait sans doute utile de connaître les coulisses avant de me frotter à la fosse aux lions, ce serait instructif, formateur et secourable en cas de déconvenue dans la chanson.

J’ai donc passé mon audition en interprétant une chanson de Léo Ferré sur un texte de Baudelaire et non en déclamant un texte comme tous mes camarades. J’étais hors concours mais suffisamment chanteur pour avoir convaincu trois membres du jury de se battre pour ma candidature et me repêcher.

J’ai alors entamé deux de mes plus belles années d’études, à découvrir un monde que je ne connaissais pas. J’étais cependant un chanteur immergé dans le monde théâtral.

Je mesurais ma chance, moi qui étais destiné à vieillir comme électricien à la centrale nucléaire de Cattenom en Lorraine, je savais que ce n’était qu’une étape.

J’ai croisé les chemins inspirés de futurs comédiens, Muriel Mayette, Hervé Gaboriau, Emmanuelle Rozes, François Morel, ou Marina Tomé. J’ai bu les paroles passionnées des cours de Serge Bouillon, suivi en cachette ceux de Marcel Bozonnet ou Brigitte Jacques, j’ai imaginé avec mes amis de classe, Véronique Alter ou Jean Luc Lavaud, ce que pourrait être, à l’heure de l’informatique naissante, un logiciel de réservation automatique de places de théâtre. J’ai rêvé avec Michel Cerda de ces projets de mise en scène, j’ai ri des délires et propos mythomanes d’un camarade grec qui se prétendait sous directeur de la culture dans son pays, j’ai créé avec François Morel une compagnie « La Mama de Paris » puis j’ai inventé des cabarets musicaux qui ont vite agacé la direction (Mr.Roudy) car ils étaient plus fréquentés que les représentations théâtrales officielles. J’ai réussi à venir gratter trois accords de guitares dans le spectacle « Les noces de sang » de G.Lorca, monté au théâtre 347 avec les élèves de l’école.

J’étais, de fait un peu suspect, comme régisseur-administrateur-chanteur, j’étais un mouton noir dans cette bergerie sans fausses notes, un poil à gratter qu’on ne prenait pas très au sérieux. Pourtant, il a fallu m’écouter le jour où notre « adorable » professeur d’administration Danielle Mathieu a annoncé qu’un poste de régisseur de plateau était vacant à Bobino. Mon sang ne fit qu’un tour et je me souviens d’avoir taper sur la table pour menacer quiconque voulait prendre ce poste qui m’était évidemment destiné. Pendant un mois, j’ai été le plus heureux des régisseurs de plateau. Les coulisses de la mythique salle de la rue de la Gaité étaient dorénavant mon territoire en forme de paradis sur terre. J’y côtoyais chaque soir les stars de l’époque. En préparant en coulisse les célèbres pulls de Julos Beaucarne, je rêvais au jour proche où je sortirai de mon cocon pour frotter mes ailles de papillons aux feux de la rampe, j’avais 20 ans et « je m’voyais déjà en haut de l’affiche » je ne me doutais pas que 10 ans plus tard mon nom brillerait au fronton de l’Olympia.

A mon poste, chaque soir, j’observais émerveillé les chanteurs de profil, c’est beau un chanteur de profil on voit chez les meilleurs d’entre eux prendre forme des énergies invisibles et puissantes qui se dégagent de leur dos, des mirages.

Je savais donc qu’il me fallait encore chercher plus précisément ma place dans ce monde artistique. A peine sorti de l’Ensatt, je passais le concours pour intégrer la première école de chant fondée par la Sacem et le ministère de la culture sous l’égide de Jack Lang. Nous étions 700 à auditionner et 30 à être reçus au Studio des Variétés. Si j’avais été heureux dans le monde du théâtre, je découvrais avec effarement et évidence que j’avais enfin trouvée ma famille. Je n’avais pas conscience qu’un bonheur professionnel de cette ampleur pu exister. J’ai vécu comme une véritable renaissance ces belles années d’apprentissage au Studio des Variétés, je m’y suis révélé le nouveau fou chantant comme me l’a un jour dit Charles Trenet ca s’est passé dans un bel hôtel particulier de la rue Ballu, à deux pas de ma chère Rue Blanche.

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 12:47

Septembre 1962.Centre d’Art Dramatique 21 rue Blanche. Il y a foule devant la liste des admis au concours d’entrée. Mon nom me saute aux yeux. Je viens d’en prendre pour trois ans… de jubilation. J’ai dix sept ans, je suis parti de chez mes parents, un vent de liberté souffle…

J’ai passé trois ans dans cette ruche bourdonnante, dans ce chaudron de créativité. J’étais élève de Teddy Bilis, un homme chaleureux, attaché à ne laisser personne « au bord de la route ». J’ai toujours été content de me lever le matin pour venir au centre. Je voulais profiter de tout ce qui m’était offert. J’aimais les échanges quotidiens, entre les différents métiers représentés.

Si j’attrape au vol quelques bribes de cette période, je revois le petit théâtre tout en haut, où j’ai souvent joué, le jardin du premier étage, lieu de complots divers, la cantine en sous sol, qui a vu parfois des batailles de fromage blanc d’anthologie, l’atelier des décorateurs, où l’on se réunissait souvent après le déjeuner, pour jouer de la guitare… Et puis, les cours d’escrime, que je ne ratais jamais, les leçons d’équitation, le samedi matin en forêt de Draveil, les tournées mémorables à Egletons… Il y aurait tant de choses à évoquer ! Mais je voulais juste respirer un peu le parfum d’une époque. Je referme le flacon, merci la vie.

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 12:39

1960 – La guerre d’Algérie – le bateau – un taxi et Paris.

Avec mon Google earth de l’époque je zoom. Place Estienne D’Orves, Place Blanche encore …., et la vous ne pouvez pas vous tromper parce c’est là .. Maintenant le 21 – Travelling – et l’on rentre..

Comme dans une femme qu’on va aimer, on ne veut plus en sortir. Parce qu’elle vous apprend à aimer, à parler, à s’ouvrir, à réfléchir, à comparer et à s’amuser, pardon, à jouer.

« Non Patrick (Préjean), on ne va pas à la cantine aujourd’hui. On va apprendre son texte et faire de la guitare. On va jouer le Blues. "Oh rage, Oh désespoir, oh vieillesse ennemie". Tu as vu comme ça colle ? "Qu’est ce donc, qu’avez-vous, laissez moi je vous pris …" ça colle aussi. »

« Maître Gardère, laissez nous encore un peu, on vous donne la salle dans cinq minutes. D’accord on garde les rapières. »

« Guy-Claude (François), ne laisse pas traîner tes toiles au sol. Je sais qu’elles sèchent. Tant pis, je marche dessus. Je ne peux plus passer sinon et je suis en retard.

Ça y est, il a fermé la porte Manuel (Robert). « Merde, j’avais tout appris. Rimbaud et Verlaine. Hier, il a fermé la porte juste à l’heure. Il m’a donné un billet pour aller acheter des croissants pour toute la classe. C’est de la discipline ou il veut emmerder. Je ne comprends pas. Je ne sais pas ce que ça veut dire. Tout compte fait, j’entre chez Rolland (Henri).

« Dis moi mon petit (avec sa diction parfaite et son prognathisme), pourquoi ton géronte est tout courbé, tout voûté ? »

« Mais parce qu’il est vieux maître. »

« Regarde moi mon petit. Est ce que je suis courbé et voûté moi ? »

« Non maître »

« reprend. N’oublie pas que tu dois jouer pour les aveugles et pour les sourds. »

« Respire Maryvonne. Si tu n’as plus d’air, triche un peu. Respire et va au bout du vers, De l’intention. »

- "Elvire à ce moment n’est qu’une apparition, elle ne touche plus terre. Elle a renoncé à tout. Elle est entre l’humain et le divin. "

Je ressors. Attention à droite. Non, je ne frappe pas. Je rentre. Elles sont toutes là. Belles comme le jour tirant l’aiguille, cousant passementeries et toile de lin …Les costumières. « Ah, tu es là toi »

« Oui Marguerite (Boulay) »

« Tu vas essayer ton costume pour Badine. Monsieur Valde m’a dit que tu allais être bien dans le rôle. Mais, essaye ton costume bon sang. Cesse de regarder Lise…Oui, je sais … »

« Monte sur la table, on va te faire l’ourlet. Elles sont toutes à vos pieds ».

« Salut les filles »

Je sors.

« Oh Mademoiselle Lehot, vous savez aujourd’hui c’est le 30 novembre. »

On descend l’escalier, on rentre au réfectoire. Une génoise coupée en deux avec de la crème pâtissière. Ah les bougies. Et tous chantent Happy birthday to you et bonne fête for you. C’est mon anniversaire et c’est aussi la Saint André (Lehot). Quelques petits cadeaux, quelques petits discours, on mange et tout à coup, bagarre collective :

Jean-Paul (Zenaker) – « Pas les petits suisses ! Non Claude (Brosset), pas les yaourts. Pierre (Clementi) ; n’arrache pas les cheveux de George (Claisse). Pourquoi ? Pourquoi ? …

- « C’est un con, il dit que la Comédie Française, c’est ringard. Et moi je dis que Vilar a tout inventé. Non, c’est Roger Blin non c’est Jean Marie Serreau. »

- « Arrêtez, arrêtez ! »

Maculés de petits-suisses et de yaourt. Nous voilà tous habillés. Après tout, c’est très théâtrale ces silhouettes.

- « Messieurs, Mesdemoiselles, attention nous partons pour Egleton dans une heure : L’alternance (comme au français): Musset, Corneille, Molière, Giraudoux en 5 jours. Ma cour d’honneur ! …THE FESTIVAL

Alors, la plume s’arrête là. Elle ne peut pas aller plus loin. Il n’y a plus de papier mais elle voudrait bien continuer. Elle n’a plus d’encre et puis il ne faut pas trop en dire, il faut en garder encore un peu.

Dans ma loge, les soirs de spectacle, le petit génie d’Aladin, enfin, de la salle Lagrange vient me visiter et il me donne la clé, l’histoire, l’envie, le désir. Et dans ma tête, le petit violon repart et l’archer glisse sur les cordes et le tempo reprend. Et la page blanche de la rue blanche commence à s’animer. Et Lagrange, La Thorillière, Baron, Annick B., Patrick P., Maryvonne S., Marlène J. et les autres, dans un même élan collectif, nous saluons tous. Le rideau se ferme mais je crois qu’il y aura encore beaucoup de rappels.

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 12:37

Quand je me rappelle de mon séjour à l'ENSATT, de 1979 à 1981, ce sont d'abord les lieux qui me reviennent en mémoire.

Dans ma tête, j'ouvre à nouveau la lourde porte en verre et fer forgé. J'entre dans le hall et monte l'escalier, large colimaçon bordé de marbre qui me mène au petit théâtre du second étage. Puis je redescends jusqu'à la délicate verrière des scénographes, m'aère dans le jardin, gravis les marches en pierre de son escalier, traverse la Rotonde et entre dans la salle La Grange aux hautes fenêtres. Je vais faire un tour dans l'atelier encombré des costumiers, et la petite bibliothèque aux teintes acajou. Je redescends encore et arrive à l'atelier des machinistes dont je respire l'odeur si particulière de sciure.

Ensuite je sors, vais à quelques mètres de là, rue Chaptal, et pénètre dans le Théâtre 347, contemple ses boiseries néo-gothiques, vestiges du temps du Grand Guignol. J'entre alors dans la salle aux fauteuils rouges avec sa scène large comme un écran de cinéma mais peu profonde, vais faire un tour dans les loges au premier étage, enjambe une fenêtre et gravis le toit de plomb jusqu'à la petite régie dans laquelle je suis arrivé trempé un jour d'orage...

Ensuite je reprends par la pensée l'itinéraire que j'ai suivi dans cette école.

Je suis rentré en section régie administration. En fait, je n'étais intéressé ni par la régie ni par l'administration mais par la mise en scène. Cependant je n'échappai pas pour autant à ces deux disciplines le long de mon parcours professionnel, car mon travail de metteur en scène m'amena maintes fois à faire de la régie et de l'administration.

Au cours de ma scolarité, je montai « Grand-Peur et Misère du Troisième Reich » de BRECHT avec des élèves de toutes les sections; ce spectacle créé dans le petit théâtre des locaux de la rue Blanche fit ensuite l'inauguration du Théâtre 347 lorsqu'il fut rattaché à l'ENSATT. Je fus aussi assistant sur « Le Bouc » de FASSBINDER.

Quelques années plus tard, je fis partie du jury pour le concours d'entrée des comédiens.

Lorsque je fus sorti de l'école, je ne m'en éloignais tout d'abord pas de beaucoup. En effet ma première mise en scène fut « L'éveil du Printemps » de WEDEKIND qui se reprit un peu plus haut, rue Fontaine, à la Comédie de PARIS, avec une équipe artistique et technique majoritairement constituée d'anciens de l'ENSATT.

D'ailleurs beaucoup de personnes rencontrées dans cette école (membres de la direction, professeurs et surtout élèves) jouèrent un rôle dans ma carrière. Ils participèrent à mes spectacles, m'aidèrent à les monter et à les exploiter, me recommandèrent ou encore me donnèrent la possibilité d'enseigner.

Mon séjour à l'ENSATT fut donc l'occasion de faire mes armes en tant que metteur en scène ainsi que de faire des rencontres importantes sur le plan professionnel.

Gilles GLEIZES

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 12:34

Aller au "CENTRE" le matin, c’était comme aller à son théâtre ou à la maison. Cet hôtel particulier au charme désuet, avec son escalier tournant, ses salles, son jardin, son toit-terrasse interdit( ou certains prenaient des bains de soleil), ses anciens frigos où l'on s'enfermait pour..." apprendre ses textes ", son atelier de costumes, de décoration, ses cours de régie, d'escrime, d'histoire du théâtre, de comédie , le bureau du secrétaire général, celui de la directrice, mademoiselle Lehot, où l'on pouvait être entendu, et aussi sa cantine, et encore ses recoins où l'on se retrouvait pour répéter et rabâcher nos auteurs classiques et modernes, son petit théâtre où nous montions et présentions nos spectacles, et enfin, nos professeurs...tout cela avait l'atmosphère d'une ruche joyeuse et passionnée emplie de notre désir de théâtre.
Je me suis présenté au concours d'entrée en septembre 1960. Reçu, je suis choisi par Mme Berthe Bovy qui me prend dans sa classe. Pour ceux qui ne la connaissent pas, tapez son nom sur internet et vous verrez que j'ai eu beaucoup de chance de l'avoir comme maître. Déjà à plus de 70 ans, elle venait le matin au volant de sa voiture pour nous transmettre son art. Elle avait souvent joué la veille à la Comédie Française. L’avoir vue dans Mme Pernelle du Tartuffe reste pour moi un grand souvenir. Quand elle indiquait Agnès de L'Ecole des femmes à une jeune élève, nous avions Agnès devant nous, sa fraîcheur, son innocence et sa jeunesse. Née en 1887, élève de Sarah Bernhardt, entrée à 20 ans à la Comédie Française, Jean Cocteau qui avait écrit pour elle " La voix Humaine" disait : " Elle est en os et en nerfs et vibre comme un Stradivarius ".Un grand merci à mon maître madame Berthe Bovy !... Et aussi, un autre grand merci à mon autre maître au centre, M. Henri Rollan qui souvent nous arrêtait très vite quand nous passions nos scènes devant lui, entamant alors un long discours où il pouvait être question de Debussy, Ravel, des dramaturges grecs ou de Philosophes, aussi bien que de Shakespeare ,Molière et Dostoïevski. ...Et c'est par là qu'il nous apprenait ce qu'était notre art aussi bien qu'en exigeant de nous une technique de la respiration et du vocable, nous encourageant toujours à aller : "...jusqu'au bout de la pensée ".Un beau souvenir est celui d'une "poétique" qu'il avait dirigé avec quelques uns d'entre nous et que nous avions donnée dans notre petit théâtre. Oui, c'est vraiment la reconnaissance que j'ai pour cette école qui m'a donné ces maîtres....
Et merci aussi pour ces pièces que nous avons jouées dans notre théâtre ; Amphytrion, La poudre aux yeux, Antigone, interprétées, mises en scène, habillées, éclairées, construites, par les apprentis artistes que nous étions, accompagnés par les conseils bienveillants de nos aînés.., Et encore merci pour ce festival d'Egleton dont nous partîmes si émus, certains d'entre nous jusqu'aux larmes.




Le 4 janvier 2011
Je suis entré au centre à 19 ans et l'ai quitté deux ans plus tard admis au C.N.S.A .D de Paris.

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 12:29

1/ Apprentissage.

J’ai passé deux fois le concours d’entrée à l’école !

Cela m’a permit de prolonger cet apprentissage doublé par celui du dessin dans une académie et des études à l’Ecole du Louvre.

2/ Concours d’entrée.

Il fut stressant mais heureusement acquis à la deuxième fois.

3/ Décors.

Mes deux ans d'éducation au métier de décorateur de théâtre furent plutôt joyeux, bien aidé, je dois le dire, par Maître Gaulme.

Certainement y ai je appris quelque chose mais dans mes souvenirs je n’ai que des « fulgurances » de facéties de tous ordres (de rires, d’amours, de blagues). Et, finalement … après une longue expérience dans cette activité, ce n’était pas trop éloigné de la vraie vie de saltimbanque !

Le premier décor que j’y ai conçu fut « Horace » avec comme acteur central, Claude Brosset. Je l’ai retrouvé en Roumanie ou il incarnait un personnage de curé dans le film « Capitaine Conan » de B. Tavernier dont j’assurais la conception et le suivi de construction des décors.

Ce fut la première fois qu’on égrainait une sorte de « mémoires de la Rue Blanche ». Et cela n’inspirait que rires mêlés d’affections.

4/ Régie.

J’ai eu l’intuition, la pédagogie ambiante laissant largement l’aspect pratique de coté, de suivre des cours de régie avec Monsieur Pascal pour m'initier aux techniques du théâtre. Et, je me félicite de cette démarche, la suite m’ayant donné grandement raison.

5/ Égletons.

L’autre souvenir marquant est celui de la tournée à Égletons.

On rentrait là dans le cœur de ce qui allait devenir notre métier.

Le stress, la fatigue, l’improvisation accompagnaient le plaisir, la découverte et la curiosité.

C’est vraiment ce que j’ai vécu depuis « la rue Blanche ».

J’ajoute, que nous avions, à cette époque, le bonheur de vivre le travail sans chômage, sans incertitude et avec la conviction d’inventer un nouveau théâtre !

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 12:25

En 1963 quelle fut ma joie d'entrer dans cette Ecole ! Je remercie encore mon professeur Jean PERIMONY.

Magnifique hôtel particulier, nos salles de classe portaient des noms prestigieux ! La merveilleuse salle de la Rotonde où Monsieur GABRIEL assisté de Monsieur GOURNAY faisaient l'appel.

J'en ai eu des copains merveilleux !

Jean Pierre LAMY avec qui je faisais le chemin, tous les jours, Jean louis THAMIN, Bernard SPIEGEL, Martine PIBAULT, Isabelle D'AVIERES, Dany WEIL, Olivier DESCAMPS et tant d'autres. Les cours d'escrime prodigués par Maitre GARDERE, les cours de diction de Robert MANUEL. Et puis ma première tournée à EGLETONS en 1964 dans un rôle principal celui de DORIMENE du Mariage Forcé de MOLIERE mis en scène par Jean MEYER qui m'impressionnait beaucoup, mais pas peu fière !

Ma première pièce à Paris au théâtre GRAMMONT dirigé par René DUPUY, dans la La Fuite de Tristan TZARA, mis en scène par Claude QUEMY ! avec, entre autre Rosine PROUST.

Mon grand regret, je l'avoue, c'est de l'avoir quitté cette école après une année scolaire, Jean MEYER me présenta, avec succès, au CONSERVATOIRE, mais ce ne fut plus la même ambiance, plus de vie de famille, ce fut autre chose, une autre tranche de vie.

Voici quelques lignes jetés en vrac, mais avec tout mon cœur.

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 12:23

L'ENSATT (rue blanche) 1985 à Paris. Cela veut dire pour moi quitter pour la première fois la Bretagne natale et faire l'apprentissage du théâtre à l'école avec la perspective de devenir acteur, d'exercer mon métier et de pouvoir en vivre.

En désordre dans ma mémoire me reviennent des moments qui resteront fondamentaux pour ce qui allait suivre. Comme ce travail obsessif que je voulais réaliser sur "le non sens et le bonheur" de Peter Handke édité dans un petit livre de poésie "Poème bleu" paru chez Christian Bourgois et traduit avec grâce par Georges-Arthur Goldschmidt. Faire et refaire inlassablement devant mes collègues intrigués les quelques pages de ce texte. Ce poème arpentait l'expérience des premières fois, de toutes les premières fois, les plus banales, les plus anodines et par là même les plus importantes car vécues en conscience.

Des premières fois j'allais en vivre dans la découverte et la connaissance de littératures inconnues jusqu'alors. Tout s'ouvrait, tout se libérait. Et cela par la grâce d'avoir eu la chance d'être reçu dans cette école situé pas loin de la place Pigalle et de l'atmosphère d'interdit d'un quartier désormais touristique mais qui pouvait encore agir sur un jeune homme qui "montait" à Paris.

En vrac, ce sera aborder pour la première fois l'œuvre de Marguerite Duras par "la maladie de la mort" qui venait d'être édité aux éditions de minuit et commencer sans le savoir avec elle un long compagnonnage qui provoquera la rencontre avec l'auteur quelque années plus tard à
l'occasion de la mise en scène de son livre "la pluie d'été". Ce sera la découverte de l'art de la mise en scène et du théâtre savant : Corneille avec Brigitte Jaques et François Regnault parallèlement à la lecture de Lacan, Foucault, Deleuze. Ce sera voir "Félicité" de Jean Audureau à la Comédie-Française mis en scène par Jean Pierre Vincent. C'était une très "belle époque" du théâtre en France, riche, stimulante, inventive, contrastée et l'on avait la possibilité en tant que jeune étudiant d'appréhender le travail de grand metteurs en scène: Vitez, Chéreau, Mnouchkine, Brook, Strehler, Wilson, Zadek, Grüber. C'est pendant cette année là que j'ai pris la décision de devenir metteur en scène. Ce sera aussi sortir tous les soirs et pénétrer ces lieux mythiques aux noms magiques: Chaillot, l'Odéon, la Comédie-Française, la Cartoucherie, le Théâtre de Gennevilliers, celui d'Aubervilliers et Nanterre Amandiers. Ce sera rencontrer et se faire des amis qui comme moi venaient d'ailleurs pour devenir acteur: Maria de Medeiros et vivre avec elle l'aventure fabuleuse d'Elvire Jouvet 40 ou bien François Morel que je devais retrouver par la suite pour ma première mise en scène "La Maison d'Os " de Roland Dubillard en 1991 et bien d'autres choses encore...

J'y suis resté un an à l'ENSATT avant d'entrer au CNSAD mais "la rue blanche" restera dans ma mémoire comme l'expérience initiale du commencement.

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 12:20

Nous étions trois copines au lycée technique pour préparer le BET en « couturière flou » en seconde année où nous inscrivit d'autorité conception « patronnière gradeuse » en cours d'année notre professeur d'ateliers nous parla du centre d’art dramatique de la rue Blanche et de sa section costume. Notre future vie en ateliers de couture ou en usine de confection ne semblait pas réjouissante. Nous avons donc décidé de passer de concours d'entrée rue Blanche et nous fûmes tous reçus !

Je n'avais pas réalisé le changement de vie qu'ils attendaient mais je m'en suis vite rendu compte. Oh, joie! Que de choses à raconter à la maison le soir !

Dès la rentrée d'octobre 61 Mlle Boulay, chefs d'ateliers et Mme Guyonvarch, professeur de tailleur nous mirent vite dans l'ambiance du travail d'équipe. Jacques Reynier mettait en scène Horace de Corneille dans un décor de Gµy-Claude François, élève décorateur Maryvonne Schiltz (ancien élève de la section costume, reçue au concours d'entrée de la section comédie) interprété Camille et je réalisais son costume. Claude Brosset jouait Horace. Pierre Valde montait les caprices de Marianne de Musset avec Anne Kasatzker dans le rôle de Marianne (je realisait sa robe de bal, Brigitte de France interprétait Rosette, Henri Moati faisait également partie de la distribution.

À l'époque les spectacles se jouaient l'après-midi, en « matinée classique » pour des élèves de divers lycée. Inutile de parler de la difficulté certains jours pour les comédiens. Lorsque le spectacle était jugé très bon le soir et était donné pour les familles et les amis. En fin d'année au mois de mai avait lieu une tournée à Egletons (Corrèze) dans le cadre d'un jumelage avec une école supérieure du bâtiment. Mlle Boulay essayait d'y emmener toute sa classe (sauf les punis, hélas un ou deux chaque année) pour participer à l'habillage des spectacles car les deux ou trois élèves reçues comme habilleuse n'aurait pas suffi compte tenu des quatre ou cinq spectacles présentés à Egletons.

À ce sujet Mlle Boulay nous raconta que les précédentes (mais 61) des comédiens avaient fait une mauvaise blague à un des leur : Bruno Sermonne. Il avait été emmené en pleine nuit dans un cimetière ou l'un des farceurs avait surgi habillé d'un drap blanc. Bruno qui avait une très mauvaise vue s'évanouit. L'affaire ne pas de suite mais les instigateurs de cette mauvaise blague furent bien punis par la peur qu'ils eurent face au malaise de Bruno. Cette histoire m'a marquée car ce comédien que j'ai croisé de nos trois fois, était le petit-fils d'une grande amie de ma grand-mère. Celle-ci ne cessait de me demander si je connaissais et si je lui avais parlé. Ma réponse était toujours négative car ma timidité m'avait empêché de l'aborder.

De l'année nous avons eu la possibilité de dépanner des costumiers patentés le soir et les jours fériés sans jamais nous absenter. Cela nous mettait le pied décrié et nous faisait quelque argent de poche ce qui n'était pas négligeable. Les théâtres donnaient des invitations pour des éditions (des couturières, générales ou des premières) toutes les sections y avaient droit mais chez costumiers j'étais l'une des rares à lever la main. La plupart du temps j'avais droit à deux places à la plus grande satisfaction de manière qui avait rêvé de devenir comédienne. À la demande de mon père elle avait quitté le conservatoire où elle était admise comme auditrice (étant de nationalité belge le règlement de l'époque de lui permettait pas d'être élève à part entière)

En fin d'année Mlle Boulay s'étonna le je ne sois pas allé présenter à l'opéra comique qui lui avait demandé une élève de devenir chef d'ateliers. Je lui répondis que je ne voulais pas passer de vie derrière une table et que je ne me sentais pas capable de devenir chef. C'est à cette occasion que lui avouait mon rêve d'entrée en section décoration. Le concours, mais avec Mlle Lehot elles surent convaincre Maître Gaulme de m'accepter.

En octobre 62 je rentre donc en section décoration. Mes camarades sont Jean-Jacques Jousse, Guy Lebourg, Roland Sabatier, Michel Wagener, Michel Faublée, Pierre-Jean Doucet, Christine Laurent, Françoise Darne, Isabelle Desmond. Quelle classe ! Dès le début de l'année maître Gaulme me fit part de son mécontentement : il venait d'avoir une mauvaise expérience avec une élève de la section costume qu'on lui avait imposée. Je mis à l'aise en lui disant que je voulais apprendre à dessiner (erreur de ma part car normalement, ceux qui entraient en section décoration était issu d'école d'art) et que je n'avais nullement envie de supplanter mes camarades.

J'ai donc passé deux à les en essayant de suivre et de participer aux travaux communs. J'étais fière de moi car n'ayant pas la culture de mes camarades je me suis trouvé avant-dernière au classement trimestriel. J'ai participé en outre à l'exécution du décor de Ruy Blas sur une maquette de Guy Lebours, à la façon de Jacques Dupont décor de fort à la mode ces années-la. Il était entre autres le créateur des décorer costume de Cyrano de Bergerac à la comédie Française. Guy Lebours était le soufre douleur de tout l’atelier qui se moquait de sa petite taille. Un jour ils n'ont mis dans une poubelle. J'étais là ce que le défendre. Dominique Leverd jouait lui Ruy Blas, il était le chouchou de Mlle Lehot. Francis Arnaud jouait le duc. Au cours de ces deux années j'ai continué à travailler en tant que costumière ou habilleuse à la comédie Française et dans divers théâtres et également en décoration avec Mme Lalique. J'ai eu droit à quelques absences par l'administration du centre. A. Egletons, on me nomma responsable des costumiers et les habilleuses en raison de l'indisponibilité de Mlle Boulay. Pour me remercier, je fus encore du voyage d’Egletons l'année suivante en 1964 ou on me donna la responsabilité de la vente des programmes. En cette fin d'année je pensais mes études terminées.

Au mois de mars j'ai fait part à mes parents que la régie me tentait mais que je pouvais y accéder ne me sentant pas capable de présenter une scène de comédie. Je partis en vacances.

Ma mère téléphona alors Mlle Lehot pour lui faire part de mon envie. Celle-ci lui répondit que j'étais capable et que je n'avais qu'à venir le jour de la rentrée d'octobre pour m’inscrire au concours qui exceptionnellement avait lieu en octobre, M. Lucien Pascal étant en tournée avec la comédie Française au mois de juin. Je rentre donc pour m'inscrire. Mlle Lehot m'imposa de rester toute la journée pour apprendre la scène des femmes savantes entre Armande et Elise. Malheureusement le soir même accident de voiture de mes parents : décès de mon père, ma mère à l'hôpital, et moi, l'aîné, devant organiser les obsèques. Dès lundi matin j'ai informé le centre de mon impossibilité de participer au concours. Le soir même Mlle Lehot etMlle Boulay me demandaient devenir les voir dans les jours suivants, après avoir réglé mes problèmes. Je passais l'épreuve de français et fut dispensée de celle de dessins dans la mesure où je sortais de la section déco.

J'entrai à la section régie en octobre 64. Il y avait trois autres filles Christine Laurent, Françoise darne, et Chantale Very. Les garçons étaient Christian Damian, Jacques Baillon, Michel Hermant, Rufus ainsi que Jean-Michel Garnier et Jean-Louis Thamain en seconde année. Quelle équipe !

J’avais choisi M. Henri Rollan comme professeur de comédie. Il ne me demanda jamais de passer une scène, je ne faisais assister au cours mais c'était une merveille. Le mercredi matin : cours de diction avec Robert manuel. L'horreur pour moi. Tout les mardis soir je me disais : « je n'y ai pas demain matin » mais j'y allais. La grosse blague de Robert manuel était de dire : « bonjour Georges » à Jean-Louis Thamain parce que ça faisait : «G.Thamain » (j’ai ta main !) » Et il a réitéré cette finesse à chaque cours. Je suis passé deux fois pour dire un poème de Musset : la beauté. J'ai eu droit à : « tuer une adorable idiote » je restais imperturbable.

Les cours de régie de M. Pascal me plaisaient beaucoup. Je fus régisseur de Molière monté par René Dupuy. Ce n'était pas facile parce qu'il ne demandait rien et tout d'un coup il se fâchait. J’assurais également la régie de Don Juan mis en scène par Jean Meyer pour Egletons. C'était autre chose, il savait ce qu'il voulait et le demandait clairement.

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